“Aller à confesse” sans être dégoûté à l’avance ou “comment reconnecter mon appli”


L’autre jour, ma filleule s’est retrouvé devant un dilemme : aller ou pas à la confession. Il faut dire que l’invitation n’était pas très attrayante et relevait plus de l’injonction à grand renfort de « tu obéiras au catéchisme de l’Eglise catho qui te dit d’aller te confesser une fois par an, avant Pâques et merci de préparer ta liste de péchés ». D’une part, ça donne moyennement envie, et d’autre part, merci la pédagogie à deux balles du caté ! Je pensais qu’on avait un peu évolué à ce niveau là, mais il semblerait que non (et là je pleure avec grande envie de prendre mes jambes à mon cou, un peu comme ce jour-là d’ailleurs). Vu que le questionnement de ma filleule est apparemment un peu partagé ici ou là, je reprends ma petite catéchèse impertinente histoire de faire un point.

La relation à Dieu, enfin, la relation que Dieu a avec nous, c’est un peu comme les bracelets connectés liés à votre appli iphone ou Android et qui enregistrent vos dépenses caloriques, votre rythme cardiaque etc : bref, vous êtes tout le temps connecté. (pour les non-geek : démo ici) L’appli « Dieu » c’est l’appli qui vous est connectée en permanence pour vous dire « Je t’aime et de manière inconditionnelle ». Sauf que nous, en bons humains que nous sommes, nous désactivons l’appli. Chaque fois que nous faisons une boulette, consciente ou pas, mais qui fait du mal à quelqu’un, nous désactivons l’appli. Nous coupons le lien avec Dieu. Nous n’entendons plus le « Je t’aime ». Parfois, cela fait tellement longtemps qu’on a désactivé l’appli qu’on n’ose plus se reconnecter. Parfois, on a l’impression que la boulette que l’on a faite est tellement énoooorme, que jamais plus l’appli ne remarchera, du coup on ne se branche même plus.

Alors aller « à confession », célébrer le sacrement de réconciliation (comme ils disent dans les livres de caté), c’est reconnecter l’appli. La démarche est volontaire. C’est dire qu’on a encore envie de s’entendre dire « Je t’aime », même si on a fait les gros lourds sur quelques actions pas top.

On n’est pas « obligé » d’aller à confession parce que le monsieur du caté ou le curé l’a dit. Surtout si c’est pour déblatérer des poncifs en matière de péché qu’on s’est dépêché de trouver, histoire de faire plaisir au curé. Chez les enfants ça donne « J’ai foutu une torgnolle à mon frangin » (soit dit en passant, les fratries c’est un peu fait pour ça hein.. ? non… ?) et chez les adultes ça donne  « J’ai envoyé bouler Mme Michu qui m’énerve ». On n’est pas obligé d’aller à confession par peur d’aller griller en enfer : Dieu n’est pas le Père Fouettard et on vous dit qu’il vous aime, pas qu’il va vous juger pour vous faire du mal !

La première obligation que l’on a est celle d’être raccord avec l’Evangile et donc avec le fait qu’à la suite de l’exemple de Jésus, nous puissions dire que nous aimons notre prochain. Le reste ce sont des pratiques et des traditions qui peuvent nous aider à nous tourner vers Dieu, quand on n’est pas raccord avec l’Evangile. Mais en aucun cas les petites traditions rituelles sont des paroles dogmatiques et seraient le fondement de la foi. Le sacrement de réconciliation (comme tout sacrement de l’Eglise) est un acte de Jésus, repris et développé par l’Eglise. Jésus n’a pas dit « tu prends ta liste de péchés et une fois par an minimum, avant Pâques, tu vas voir le monsieur avec l’écharpe violette autour du cou ».

A vous donc de vivre ce sacrement comme vous le pensez (Il y a quand même une petite procédure, mais si vous êtes comme moi et que vous l’oubliez d’une fois sur l’autre, le prêtre vous guidera, sans vous jeter de regards noirs normalement). Si la liste de vos péchés vous aide c’est très bien. D’autres vont à confession avec un texte de l’Evangile qu’ils ont médité (même 5mn avant, et même si le texte est pris au hasard dans la Bible), d’autres entrent en discussion active avec le prêtre sur ce qu’ils aimeraient améliorer dans leurs vies ou tout simplement, avec lui, remercier Dieu d’être là.

Aller à confession, ce n’est pas seulement faire la liste de ses manquements, parce que je ne sais pas vous, mais moi je pourrais y passer des heures à faire la liste et du coup à aller me confesser tous les jours…un boulot à plein temps quoi. C’est aussi et surtout retrouver un peu de l’innocence de son baptême, de ce moment où l’on a été accueilli par Dieu, avec Amour. C’est demander à Dieu de nous alléger de nos mesquineries humaines, pour nous retourner le cœur comme une crêpe et apporter un peu plus de lumière et de vie autour de soi.

Alors, on la reconnecte l’appli ?

Tellou

Le blog culinaire et spirituel d'une expat au Moyen Orient.

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3 commentaires

  • Marie Benoite
    31 mars 2014 at 07:19

    Merci de ce beau et clair message en ce lundi matin .

  • Olivette06
    31 mars 2014 at 07:19

    Grand merci ! Me voilà avec un graaand sujet de méditation ! Conclusion à la Résurrection ?
    Bonne journée ! Heureuse de te retrouver ! Bien amicalement. Nicole.

  • tellou
    31 mars 2014 at 07:19

    Merci Marie-Benoite de vos encouragements. Heureuse que ce texte vous ait plu!

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