“Veilleur, où en est la nuit ?” d’ Adrien Candiard

C’est un tout petit livre mais qui fait beaucoup de bien.

C’est un tout petit livre, mais pas besoin d’en dire plus.

C’est un tout petit livre qui respire le frais et vous donne des ailes.

Laissez tomber les essais sinistres qui vous rappellent à quelle vitesse notre monde est en train de couler. Laissez donc tomber les livres plein de stratégies pour aider le monde à se relever. Ne gardez que celui-là parce qu’il va vous remonter le moral sans vous proposer les mondes de Oui-Oui/Tchoupi/Les Bisounours.

Parce que dans ce livre, Adrien Candiard regarde le monde comme il est. Nous sommes tous les deux plus ou moins de la même génération : celle qui est entrée dans un monde du travail complètement sinistre, celle pour qui, le mot le plus important de son nuage de mots-clés (génération connectée) c’est : « crise ».  Génération chrétienne qui ne vit plus non plus dans un monde chrétien (quelle est la proportion de la population qui va encore à la messe hein ?) et qui perd de plus en plus sa « culture » chrétienne (voir les assauts politiques contre les crèches dans les lieux publics à Noël) Génération qui voit aussi des crispations religieuses, y compris dans le monde catho.

Mais justement, les chrétiens devraient être les premiers à redonner de l’espérance. Mais pas de l’optimisme béat qui va se dissoudre comme un sucre dans l’eau au premier attentat, pas de la naïveté.

«  On se méfie souvent de l’espérance, et singulièrement de l’espérance chrétienne. N’est-ce pas une histoire de naïfs indécrottables qui veulent tellement croire que tout va bien que, lorsque les faits leur donnent tort, ils s’inventent un ciel ou tout irait mieux, qui a le double avantage de régler absolument tous les problèmes et de n’être jamais démenti par les faits ? »

J’espère qu’Adrien ne m’en voudra pas si je ne laisse pas le suspense de son livre et vends la mèche : le secret c’est l’amour. Pardon : l’Amour. C’est un peu ce que j’essaye de raconter à longueur d’articles sur mon blog, mais que lui réussit beaucoup plus brillamment à exposer dans son livre. Le chrétien a une « arme » pour lui, le genre de sabre laser qui peut tout changer et c’est l’Amour. L’espérance, c’est poser, tous les jours, des actes d’amour. Et se dire que ce faisant, c’est tout un monde que l’on tente de (re)bâtir.

«  Quand nous aimons, cet amour n’est pas simplement un beau sentiment dans une marée d’absurdité vouée à la mort, mais une fenêtre que nous ouvrons sur l’éternité. Car ces actes eternels, ces actes que nous pouvons faire et dont le fruit est eternel, ce sont bien sur les actes d’amour, les seuls qui comptent. Ce sont eux qui construisent, dans notre monde déjà, l’éternité, le Royaume de Dieu.

Car oui, le chrétien « bosse » pour le monde de maintenant. Pas tant pour celui d’après. Il ne s’agit pas tant de sauver sa peau pour l’au-delà que de placer des actes, aujourd’hui qui peuvent être eternels, sous-entendus pétris d’amour.

Bref, lisez ce livre et revenez me dire ce que vous en avez pensé. Et si vous l’avez lu, dites-moi comment il vous a touché !