“Eloge du catholicisme français” par Jean Francois Bouthors
Ce livre, c’est la réponse, (un énorme « OUI ! »), trente cinq and plus tard, de Jean François Bouthors à Jean-Paul II lorsqu’au Bourget, le 1er juin 1980, ce dernier avait demandé : « France, Fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême » et avait ajouté « France, Fille de l’Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle » ?
Ce livre, qu’il s’est laissé convaincre d’écrire, est un cri du cœur : celui d’un homme qui aime son Eglise, mais en a assez, soit de la voir se vêtir d’habits qui sentent la naphtaline, soit de la voir se renfermer dans sa maison poussiéreuse. Il ouvre les fenêtres, laisse entrer le vent et l’air frais et nous rappelle que le catholicisme français ne tient pas une citadelle assiégée et est encore moins une contre-culture.
Son livre est vivifiant et stimulant, car il ne voit pas une France « tradi » ancrée dans un catholicisme plan-plan, mais une France qui a toujours fourni à l’Eglise des personnes dérangeantes, qui ont interpellé leurs contemporains, et qui ont poussé cette dernière non pas dans des ornières ou le long d’autoroutes tranquilles, mais dans des chemins de traverse salvateurs. Il fait appel à St Bruno, Jeanne d’Arc, Sœur Emmanuel et l’Abbé Pierre pour montrer que non, la ville dame catho n’est pas une mémère agonisante, mais bien un petit bout de bonne femme dynamique et capable de renouveau.
Ce catholicisme français (mais sans faire de chauvinisme, on pourrait généraliser ici) est porteur de liberté, de fraternité et sa parole est comme les embruns du bord de mer : frais et vivifiant.
Sur le style, l’ouvrage est facile et très agréable à lire. Je dois avouer que plusieurs fois, j’ai eu envie de prendre mon stabilo et recopier des phrases qui me plaisaient beaucoup ; le genre de citation que l’on aime lire et relire parce que cela fait du bien. Tout simplement.
Petit bémol à mon enthousiasme sur ce livre: l’on sent trop a mon gout un certain décalage générationnel entre les personnes comme lui, qui ont vécu l’élan donne par Vatican II et du coup aussi les frustrations consécutives a ce souffle qui est retombé ; et les personnes comme moi, de la génération JPII, un peu accusées de conservatisme. C’est vrai, ma génération est probablement plus conservatrice, mais tout le monde ne l’est pas 😉 d’une part, et d’autre part je trouve que ressasser le refrain post soixantehuitard/ VaticanII finit par nous faire rentrer dans une confrontation vieux cons/ jeunes cons. Mais comme je l’ai dit, c’est juste un tout petit bémol…