Retour au Larzac avec un Tomtom (St Mathieu et la brebis égarée)
Mt 18, 12-14 “Jésus
disait à ses disciples : « Que pensez-vous de ceci ? Si un homme possède cent
brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne laissera-t-il pas les
quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la
brebis égarée ? Et, s’il parvient à la retrouver, amen, je vous le dis : il se
réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas
égarées.
« Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit
perdu. »
Jésus
est direct ici et nous demande notre avis. Alors je ne vais pas me priver… eh
eh eh.
D’abord,
j’ai envie de demander : c’est quoi cette histoire de berger qui n’a pas
de chien pour l’aider ? C’est rare
quand même un berger sans Lassie non ? Pour guider le troupeau, le
rassembler, trouver les bêtes malades pour les soigner, le protéger des
prédateurs un chien peut s’avérer utile.
Il sert intelligemment le maître car il connaît à la fois le troupeau et le
terrain. (Ce cher André XXIII comprendra j’espère l’allusion…)
Dans cette parabole très connue, on peut aller chercher la brebis par plusieurs chemins, dont celui de la Miséricorde de Dieu. Mais je ce que trouve assez cool avec cette parabole c’est que l’on peut s’identifier à
tous les protagonistes :
– Quand
je suis dans le troupeau, comment est-ce que je me comporte ? Vis-à-vis du
berger et vis-à-vis de la brebis égarée… C’est un certain confort que d’être un
troupeau ! L’avantage d’un troupeau
c’est que l’union fait la force et tant qu’on est dans le troupeau, tout va
bien. Désavantage du troupeau : on bêle un peu parfois tous en cœur. Il
nous arrive aussi d’éjecter l’un des nôtres hors du troupeau, sciemment ou pas.
D’autant qu’une brebis qui se perd, sur 100, c’est finalement peu alors on
pourrait laisser courir…Quand on voit les entreprises qui licencient,
finalement c’est humain de dire « ouf ! c’est pas pour ma
pomme », et baisser les yeux.
– Je
peux être aussi la brebis de cette parabole ? Est-ce qu’il ne m’arrive pas
aussi des fois de me perdre…sciemment ou pas là aussi? Ca arrive à tout le
monde de se paumer non ? En plus, dans certaines situations on n’a pas
forcément de GPS. Il y a des moments où
l’on a envie d’envoyer paître le troupeau et de suivre sa propre voie. Et puis
des moments où même en suivant la voie on est complètement largués par les
évènements de la vie. Entre le boulot et éventuellement « la
carrière », les obligations familiales, les obligations sociales, il y a
de quoi perdre la boule des fois pour tout gérer en même temps et faire en
sorte que ce soit cohérent.
– Et
si je suis berger, je me comporte comment envers les autres de mes communautés
(parce que dans la vie il n’y a pas que la communauté religieuse !) Est-ce
que je vais vers les autres ? Surtout ceux qui sont perdus ?
A tous
les troupeaux auxquels j’appartiens, j’ai envie de dire : ne broutons
jamais tranquillement ! Restons toujours en éveil !
A
toutes les brebis qui s’égarent, éventuellement elles peuvent investir dans un
TomTom spirituel communément appelé Dieu. Ce GPS-là est relié au satellite
« amour » qui envoie un signal direct à la « conscience »
du TomTom spirituel. Attention, ce
TomTom n’est pas directif « faut que » « ya qu’à »
« faut pas faire.. » mais il compte sur votre propre conscience.
A tous
les bergers que j’ai pu rencontrer, je dis un grand MERCI !
Comme chien du berger, je vois déjà Saint Dominique !!
Domini canis, chien du Seigneur … Pas évident comme allusion ))
SI tu retournes au Larzac, ton GPS se plante, il t’emméne à Broadway !
J’ai envie de rajouter ceci :
Jésus est à la fois le bon berger (Il a dit “Je suis le chemin, la vérité, la vie”) et à la fois l’agneau (Agneau de Dieu, prends pitié de nous, disons-nous à la messe).
Dieu ne nous oblige pas, nous, ses brebis à le suivre. C’est notre choix. Nous avons le libre arbitre. Dieu nous l’a donné. Il s’est lui-même lié pieds et poings, si je puis dire. Et notre conscience qu’il faudrait écouter, la bonne, c’est la voix de l’Esprit Saint, non ? Tout ce que Dieu attend de nous, c’est de faire Sa volonté. Et quelle est-elle ? l’Aimer. Dieu, qui nous aime en premier, nous a donné son fils par amour ! Il a soif de notre amour. Dieu, qui n’a besoin de rien, a voulu, en nous créant, être aimé de ses créatures.
Jésus, son fils, s’est fait serviteur. Il a donné sa vie pour nous sauver car Dieu ne veut perdre AUCUNE de ses créatures. Sa miséricorde nous sauve par la croix, par l’agneau immolé ! Qui de nous, n’ayant rien à se reprocher, donnerait sa vie pour un autre ? Pas moi…
Dieu, Jésus, l’Esprit Saint, qui ne font qu’un nous aime et n’attend de nous qu’un seule chose, l’aimer. N’est-ce pas là notre espérance : Quand on s’égare, Dieu n’attend qu’une chose, comme dans la parabole du fils prodigue, c’est qu’on se laisse sauver par Lui ! Il s’en réjouit plus que pour toute celles qui sont restée dans le troupeau. Et nous nous égarons tous régulièrement, comme tu le dis Tellou, chaque fois que nous manquons d’amour pour nos frères, quel qu’ils soient, même les plus vils. Prenons aussi conscience lorsque nous sommes dans le troupeau que Dieu est avec nous. “Restez éveillé” c’est vraiment cela ! Donc, pas de favoritisme… Nous sommes TOUS ses préférés. Il tient à chacun d’entre nous.
Et si nous avons à être le berger de quelques uns, n’oublions pas nos responsabilités, sans se prendre pour Dieu, mais en suivant Jésus, qui s’est fait serviteur, gratuitement.
Cette humilité, c’est ce qui nous relie à Dieu et grâce à laquelle nous nous nourrissons de Lui, comme un enfant est relié à sa mère par le cordon ombilical.
Plus je suis petit, plus je suis grand.
Alors suivons LE chemin pour être uni comme les grains de farine font le pain en suivant Jésus, en en témoignant, en aidant nos frères égarés non pas en moralisant pais en les aimant, en se laissant aimer aussi ! PS: attention, Dieu ne nous téléphonera pas pour nous dire “je t’aime” mais Il se manifeste à travers nos frères, et Il a souvent le sens de l’humour !