Tout ce qui est vertu…
Frères, ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. Enfin, mes frères, tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d’être aimé et honoré, tout ce qui s’appelle vertu et qui mérite des éloges, tout cela, prenez-le en compte. Ce que vous avez appris et reçu, ce que vous avez vu et entendu de moi, mettez-le en pratique. Et le Dieu de la paix sera avec vous. –
Lettre de St Paul Apôtre aux Philippiens, 4 6-9
Ces dernières années, je m’interroge énormément sur les catholiques qui, comme moi, ont le Christ tatoué dans le cœur, sans pour autant mettre le pied dans une église. Et plus cela va, et plus j’en rencontre. Je rencontre des personnes qui ont une spiritualité chrétienne incroyable, d’autres qui posent des actes de charité, d’amour formidables, sans que jamais ils ne pointent leur nez dans leur paroisse. Pas même pour l’eucharistie. Et finalement, dans mon entourage, je pense que je connais au moins autant, sinon plus de ces personnes que des pratiquants en paroisse. Je ne veux pas revenir ici sur les raisons des désertions des paroisses. Le lecteur de TC les connaît bien….
Et la question que je me pose personnellement, et que probablement ils se posent aussi, c’est comment nourrir notre foi hors de ces paroisses ? Qu’est-ce que cela veut dire « être chrétien », quand je ne rencontre même plus une communauté, quand je ne reçois même plus l’eucharistie. Quand on se fait même traiter de mauvaise catholique parce que « ah quand même, ma p’tite dame, l’Eucharistie, c’est ce qui compte ! ». Et je me sens fautive. Je me sens coupable parfois.
Alors je crois que ce texte de St Paul, me remue aux tripes exactement à cause de cette recherche et de cette culpabilité que je traîne. Parce que St Paul, me ramène à la base. Et me donne peut-être les clefs pour être chrétienne, même sans paroisse. Il vient raviver la Flamme, ou mettre un peu plus de débit dans ma Source. Il me rassure : si j’ouvre mon cœur et mon âme à Dieu, si je prie, si je lui raconte ce que je vis, mes peurs, ce que je demande, alors Dieu me prendra dans ses bras et m’apportera sa paix. Et probablement que les communautés chrétiennes de Philippes avaient besoin de cette paix, de se sentir rassurées. En effet, devaient elles-aussi parfois se sentir seules et déconnectées. De nouveaux chrétiens en monde romain, des dissentions au sein même des leaders de cette communauté, Paul qui est loin. Il y a de quoi s’inquiéter et perdre le chemin. Alors Paul les rassure et les guide.
Ainsi, outre la prière et cette foi en la paix de Dieu, St Paul nous donne aussi une ligne de conduite, qui est bien loin d’être une liste moralisante. Dans quelle lumière je place mes actes ? Comment est-ce que je considère la vie ? A travers les spectres de la vérité, de la justice, de l’amour. Et de chérir et défendre ces valeurs. Chaque fois que je les vois, chaque fois que je les entends, chaque fois que j’en suis témoin, chaque fois que je les mets en pratique, alors je suis dans les pas de Jésus et de Dieu. Paul ne fait pas de tri, ou n’établit pas d’échelle de valeur du moins bon au meilleur et il répète constamment « tout ce qui est…. » bon, juste, honnête, noble, vertueux ! Prenez tout cela et faites-en provision. Bénissez de recevoir ces dons et donnez-les en profusion.
Ce texte, c’est le corps, le cœur, l’âme qui parlent et sont alignés avec Dieu
Et peut-être que la paix de Dieu sera avec moi.
Commentaire paru dans Témoignage Chrétien, le 4 octobre 2020