“Au-delà de l’amour, la miséricorde” de Jean-Pierre Brice Olivier
Je sais que l’année de la miséricorde vient de se terminer. Mais, d’une part, la pratique de la miséricorde ne se limite pas à une année, et d’autre part, un peu de lecture spi peut être un bon moyen pour vivre ce temps de l’Avent qui débute.
Voici un petit bijou de lecture. Un petit livre tout simple, pas épais et qui ne paye pas de mine (On ne peut pas vraiment dire que l’éditeur ait fait de gros efforts en matière de graphisme pour la couverture. Chères Editions du Cerf, si vous me lisez….). Mais les pages recèlent un trésor de sensibilité; le genre qui vous fait lire une phrase, poser le livre et méditer cette phrase 5mn parce qu’elle a frappé juste. A moins que vous ne soyez du genre à souligner ou surligner les pages d’un livre, juste pour le plaisir de noter ce qui est beau, ce qui vous frappe, ce qui vous parle….
Après un ouvrage précédent, vraiment magnifique, digne aussi de vos moments contemplatifs, (Oser la chair, méditation sur l’Incarnation) Jean-Pierre Brice Olivier aborde ici la miséricorde. Pas de grandes phrases emberlificotées, pompeuses et théologico-savantes, le propos est ici limpide et en même temps empreint d’une très grande et très belle spiritualité.
Citations bibliques à l’appui, l’auteur fait très bien la différence entre le pardon qui va porter sur les actes et la miséricorde qui elle, regarde et prend l’homme dans son ensemble, sa vie, pour ce qu’il est. Si je pouvais résumer et imager ce que j’en ai compris, le pardon ce serait la petite couverture que l’on vous donne à bord des vols longs courriers : croyez-en mon expérience d’expat, la couverture remplit bien son job et vous réchauffe le temps du vol. La miséricorde, ce serait la bonne grosse doudoune qui en plus de vous réchauffer, vous enveloppe et vous donne de la consistance. Bref, ça fait du bien beaucoup plus longtemps.
Jean Pierre Brice Olivier nous fait part finalement de ce Dialogue entre Dieu « Je Suis » qui a pris la condition humaine et est donc à même de comprendre et d’accueillir toutes ses fêlures, ses faillites, ses faiblesse; et dans un autre temps, de les porter ailleurs, de les transcender pour qu’elles ne soient pas assimilées à l’homme faillible. Et de cette mouvement, mû par l’Amour divin, l’homme peut retrouver sa dignité et dire aussi « Je suis ».
L’ouvrage ne se limite pas à ce qui aurait pu être une glose de plus sur la miséricorde. En cette année où nous avons tous pu méditer là-dessus, nous en avons parfois lu et relu. Mais l’intérêt aussi de l’ouvrage est de nous conduire sur les pas du Bienheureux Jean-Joseph Lataste, donné en exemple, pour nous montrer comment, nous aussi, nous pouvons regarder le monde avec un cœur de miséricorde et poser des actes empreints de cette miséricorde. Ce n’est pas de la pitié, ce n’est pas de la compassion. C’est de l’amour et de la dignité rendue. C’est le Désir de Dieu de retrouver l’Homme.
Très belle période de l’Avent à vous tous!