Emmaüs


En cette période d’octave de Pâques on se refait un petit tour du côté d’Emmaüs. Rapidement, revoici l’histoire rapportée par Luc (24, 13-35): des disciples s’en vont de Jérusalem après la mort du Christ, tout tristes et perdus. Ils rencontrent Jésus ressuscité  sur le chemin, mais ne le reconnaissent pas.

Cette histoire des pèlerins d’Emmaüs est notre histoire à tous. Les pèlerins d’emmaüs sont complètement paumés parce que celui qu’ils pensaient être leur sauveur, leur Dieu, est mort. Ils se sentent profondément seuls, et probablement trahis : « comment ont-ils pu oser croire en quelqu’un qui finalement nous a planté là! » Ils doivent même s’en vouloir un peu : « J’ai vraiment été stupide ! ». Le pire, c’est qu’ils ne veulent pas (ne peuvent pas) croire à la résurrection non plus. « Encore des salades ! »

On ne voit pas. On ne veut pas voir. Que Dieu est là. Ok, c’est vrai que ce n’est pas évident tous les jours ! Les jours où tout va bien, on ne voit pas Dieu (parce que pas besoin !) et les jours où tout va mal, on ne voit pas Dieu non plus (parce que l’on pense qu’il est Superman et qu’il va tout résoudre d’un coup de baguette magique). Et ils y a ceux qui ne voient pas Dieu du tout parce qu’ils ne croient pas.

L’on pense souvent aussi qu’il faudrait que par un miracle Dieu se fasse connaître/reconnaître un peu comme un candidat à une élection présidentielle : lors d’un grand meeting bien flashy, avec de belles déclarations.

Pas de pot, c’est pas souvent la méthode employée par Dieu. Plus subtile. Plus transparente. Mais bien présente. On pense aussi souvent, comme les pèlerins, comme Thomas, qu’il faudrait avoir une expérience de la foi soi-même si bouleversante pour reconnaître que Dieu est là. Levez la main ceux qui parmi vous se sont déjà pris un coup de foudre divin ? (perso, j’attends toujours…)

J’aurai presque envie d’écrire ici : « c’est pas grave ! » .Parce que Dieu nous voie nous. Chacun a sa propre expérience de la foi. Je parle bien de la foi ici et non pas de la religion. Chacun a son propre rythme de connaissance de Dieu. « Votre cœur est lent à croire » comme nous le rapporte Luc qui s’impatiente un peu. Chacun d’entre nous chemine dans la vie avec sa propre connaissance de Dieu, ou pas. Avec sa spiritualité, ou pas. Mais tout au long du chemin, Dieu est bien là.

J’aimerai bien terminer cette histoire de ces hommes qui se rendent à Emmaüs par une autre histoire. Celle d’un homme qui meurt et se retrouve au Paradis à discuter avec Dieu. Les deux se refont le chemin de la vie de l’homme. Très souvent, l’homme voit deux traces de pas aux moments de sa vie, un peu comme des empreintes dans le sable. Souvent, les traces cheminent ensemble,  parfois l’une devant l’autre, parfois l’une à côté de l’autre. Puis à certains moments, justement les moments durs pour l’homme, les moments de deuil, de combats, de solitude, une seule trace de pas apparaît. Notre homme s’énerve envers Dieu et croit le prendre à défaut : « ah ! Tu vois bien que là je marchais tu seul ! Tu n’étais pas là ! » Ce à quoi Dieu répond : « Là, c’est moi qui te portait »

Tellou

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